By Ismael, ArteEast Featured Artist
Winter 2013 | Gallery
The factory of forgetting and the factory of Time
The images are the raw material for sculpting other images. Images are everywhere; they are so numerous that they create a parallel world. It is not machines or aliens who will occupy the land. Images will do. Perhaps have they already done it…
Television only offers to see /watch… The television does not show, it hides. What is shown on television is erased from the imaginary. It is used to say “shown on” TV : the expression inhere indicates that what is past does no longer exist. “Television manufactures forgetting” (Jean-Luc Godard.) . It hides, erases and buries what it does represent through its mere image: smooth, flat and informative. The television image drains what it represents of its substance; it strips life out from the eye.
At the time of its own mass storage, the photographic work is no longer trapped in one moment, decisive for its existence. A moment that, once revealed to it, takes the photographic work towards the visible world. The photographic work can , henceforth, flow indefinitely as time itself.
Photography is the antithesis of the TV. The paradox of the television image movement is to deny time. The paradox of photography is to be an image of time: the face of the flowing time.
– ismaël
Tunis. November 27th , 2012.
Français:
La fabrique de l’oubli et la fabrique du temps
Les images sont une matière première pour sculpter d’autres images. Les images sont partout, elles sont tellement nombreuses qu’elles créent un monde parallèle. Se ne sont pas les machines ou les aliens qui viendront occuper la terre. Se sont les images. Peut-être l’ont-elles déjà fait…
La télévision ne donne à voir que… La télévision ne montre pas, elle cache. Ce qui est représenté à la télévision est effacé de l’imaginaire. On dit passer à la télé et le terme indique ici que ce qui est passé n’existe plus. « La télévision fabrique de l’oubli » (Jean-Luc Godard.) Elle cache, efface et enterre ce qu’elle représente par le biais de son image même : lisse, plate et informative. L’image télévisuelle vide ce qu’elle représente de sa substance, elle enlève la vie du regard.
L’œuvre photographique à l’époque de son stockage de masse, n’est plus prisonnière d’un instant, décisif pour son existence. Un instant qui en se révélant à elle, la révèle au monde visible. L’œuvre photographique peut désormais couler indéfiniment comme le temps lui-même.
La photographie est l’antithèse de la télévision. Le paradoxe du mouvement de l’image télévisuelle est de nier le temps. Le paradoxe de la photographie est d’être une image du temps : le visage du temps qui coule.