By Marianne Catzaras, ArteEast Featured Artist
Winter 2013 | Gallery
To the question asked “why do I photograph?” the answer is plural,
Yet obsessed with the same concern, that of giving substance
To unusual and familiar apparitions playing along with me throughout my journey.
Transvestites, deported, fools, nonconformist wandering beings, randomly caught
Through chance encounters or chosen for a pose, they all are my fellow-travellers.
I put them in specific locations in empty streets, in port cities, in trucks,
Wharves, piers, hospital discharges, places of desolation,
Precisely where places and people live together almost despite themselves.
An underground tunnel we visit.
A scenography of the unconscious.
I catch them, jot them out of themselves and put them in the crowd
To better highlight their loneliness and strangeness.
I fit them in the middle of beasts or on walls
Strangers to themselves, taken out of the original fantasy.
The world is full of ghostly beings, should it be said again?
Photography is there to give them a face
Photography becomes the revealer of margin.
By photocomposition or staging I move them
In a fictional device.
That is where is played the history of borders, this hazy line
This uncertainty, this accuracy of distress telling the singular story
Of each individual, maintained by a personal imaginary
A representation born of reality and collective memory.
These immured, these children, these shaved head convalescents,
These scantily clad fools lying around in stadiums, these drowned brides
These castaways, aren’t they our doubles, our other selves?
Our reflections coming across every corner of the world which pass through our
Story and describe us.
A tragic orchestration of the world, an opera of the exile where beings of the secret and beings of the
Margin found refuge.
Français:
Démarche artistique
A la question posée pourquoi je photographie, la réponse est plurielle
mais obsédée par la même préoccupation celle de donner corps à des apparitions
insolites et familières qui m’accompagnent tout au long de mon voyage.
Travestis, déportés, fous, êtres errants marginaux captés au hasard des
rencontres ou élus pour une pose, ce sont mes compagnons de routes.
Je les place dans des lieux qui leur sont destinés
dans des rues vides, dans des villes portuaires, dans des wagons
des quais, des embarcadères, des sorties d’hôpital, des lieux de désolation
où justement lieux et personnages cohabitent presque malgré eux.
Une galerie souterraine que l’on visite.
Une scénographie de l’inconscient.
Je les attrape, je les arrache à eux-mêmes je les insère dans la foule
pour mieux souligner leur solitude et leur étrangeté .
Je les installe au milieu des bêtes ou sur des murs
Etrangers à eux -mêmes ,sortis du fantasme originel.
Le monde est plein d’êtres fantomatiques, faut-il le redire ?
La photographie est là pour leur donner un visage
La photographie devient alors le révélateur de la marge .
Par la photocomposition ou la mise en scène je les installe
dans un dispositif fictionnel.
Là se joue alors l’histoire des frontières, cette ligne brumeuse
cette incertitude, cette précision de la détresse qui raconte l’histoire
singulière de chacun, entretenue par un imaginaire personnel
une représentation née du réel et la mémoire collective .
Ces emmurés, ces enfants ,ces convalescents au crane rasé ,
ces fous qui traînent dans des stades en petite tenue ces mariées noyées
Ces naufragés ne sont-ils pas nos doubles ,ces autres nous-mêmes ?
Nos reflets rencontrés dans tous les lieux du monde qui traversent notre
histoire et qui nous racontent.
Une orchestration tragique du monde, un opéra de l’exil où ont trouvé refuge
les êtres du secret, les êtres de la marge.